et itinéraire se distingue par le fait qu’il est l’un des plus longs et des plus variés, couvrant d’abord les collines de Turin, puis une grande partie du nord d’Asti et enfin une partie du Monferrato Casalese, jusqu’à la ville de Casale Monferrato. L’itinéraire s’étend sur environ 115 km, partant de Moncalieri (TO) et traversant le Parc de la Colline de Turin jusqu’à la Basilique de Superga. De là, il continue vers les communes de Sciolze (TO) et Cinzano (TO), entrant dans le territoire du Basso Monferrato à Moncucco Torinese (AT). C’est à partir de ce point que commence le tronçon le plus particulier de l’itinéraire, qui touche sans transition les Terres des Saints, avec un arrêt clé à l’Abbaye de Sainte Maria di Vezzolano, les Collines du Romanico et enfin les Terres d’Aleramo, cœur historique du Marquisat de Monferrato, avant de toucher le Mont Sacré de Crea et de s’achever à Casale.

L’itinéraire, désormais connu sous le nom de « La Superga – Crea » a été conçu et testé pour la première fois comme « itinéraire amateur » en 1990 par un membre du CAI de Casale Monferrato, le randonneur Cesare Triveri, à qui l’itinéraire a été dédié en souvenir de son extraordinaire exploit.

Le tronçon initial et le tronçon final du parcours, deux lieux symboliques du Piémont, sont des attraits environnementaux, paysagers, architecturaux et dévotionnels qui coexistent en parfaite harmonie, offrant au marcheur une expérience sportive et émotionnelle unique.

La Colline de Superga: là où tout a commencé… 

Le point de départ est la Colline de Superga, à 670 mètres au-dessus du niveau de la mer, d’où l’on a une vue imprenable sur la ville de Turin, le Pô et les Alpes. La zone fait partie du Parc Naturel du même nom, qui s’étend sur 800 hectares sur les Communes de Baldissero Torinese, Pino Torinese et San Mauro Torinese. Situé entre les Alpes et la mer, le Parc conserve un patrimoine floristique de grande valeur, allant d’espèces d’origine méditerranéenne, comme le frêne et le genêt de boucherie, à des espèces typiquement alpines, comme le pin sylvestre et la myrtille noire. La faune est également très intéressante, avec des rapaces comme le faucon crécerelle, la chouette hulotte et le hibou.

Mais ce qui frappe l’œil de ceux qui montent pour la première fois à Superga, c’est la Basilique, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997, dont l’histoire est profondément liée à celle de Turin et du Piémont. Pour la découvrir, il faut remonter le temps jusqu’en 1706. La ville est alors assiégée par l’armée du Roi Soleil et les troupes piémontaises du Duc de Savoie Vittorio Amedeo II, alliées aux troupes autrichiennes menées par son cousin, le Prince Eugenio de Savoie-Soisson, se trouvent en grande difficulté. Les deux hommes, qui avaient escaladé la colline pour observer le champ de bataille d’en haut, identifièrent dans le lit de la ‘Dora in secca’ un point faible des ennemis, d’où ils pouvaient les attaquer par derrière. Mais cela ne suffit pas, et le duc fait un vœu : en cas de victoire, il y fera construire une grande église en l’honneur de la Vierge. La bataille est acharnée. Peut-être est-ce dû à la nouvelle stratégie, au sacrifice de Pietro Micca, qui se fit sauter avec la citadelle, ou à l’intervention de la Vierge ; ce qui est certain, c’est que les Français furent vaincus et que la ville fut sauvée. Vittorio Amedeo II, désormais surnommé « le Renard de Savoie », devint le premier roi de la Maison de Savoie, mais il n’oublia pas son engagement. En 1731, le monumental Sanctuaire, conçu par l’architecte le plus célèbre de l’époque, Filippo Juvarra, est inauguré. C’est un chef-d’œuvre baroque, avec sa gigantesque coupole et ses sculptures en marbre de Carrare ; au sous-sol, dans les tombes royales, reposent quelques-uns des plus grands noms de la Maison de Savoie.

Derrière l’église, que l’on peut atteindre en la contournant, se trouve le monument à l’équipe de football du Grand Turin ; les joueurs, tous d’excellents joueurs également recrutés pour l’équipe nationale, ont tragiquement disparu avec le reste du personnel et de l’équipage le 4 mai 1949, lorsque l’avion qui les ramenait de Lisbonne s’est écrasé sur le talus de la basilique, ne laissant aucun survivant.