Le « Cammino dei fossili » s’étend sur une distance impressionnante de 93 km et couvre 17 Communes au total. Il s’agit d’un itinéraire de difficulté moyenne à faible, qui convient aussi bien aux randonnées pédestres qu’aux excursions à vélo, qui peuvent couvrir tout le parcours ou seulement une partie de celui-ci. Le parcours, qui serpente dans la zone nord-ouest de la province d’Asti, en traversant les « Terre dei Santi » et une zone de « Colline del Romanico« , fait converger trois thèmes différents, qui caractérisent profondément le Basso Monferrato Astigiano : les beautés architecturales, avec la présence d’une vingtaine d’églises romanes situées sur le territoire en question ; l’intérêt de nature dévotionnelle, lié aux lieux où sont nées et ont travaillé d’importantes figures du christianisme local et international, à commencer par Saint Giovanni Bosco; le patrimoine naturaliste et paléontologique, représenté par des zones boisées non contaminées et surtout par la très forte concentration de fossiles.

Un macrocosme que cet itinéraire permet d’observer « à la loupe », révélant au randonneur de nombreux microcosmes, chacun constitué d’histoires, d’attractions et de curiosités uniques.

Fil rouge entre les lieux concernés par l’itinéraire, les fossiles. Des découvertes d’une grande valeur scientifique, rassemblées et exposées pour la plupart au Museo Paleontologico Territoriale dell’Astigiano, situé dans l’ancien Complexe du Michelerio d’Asti, mais que l’on peut rencontrer simplement en se promenant dans les bois d’Asti.

La présence de fossiles ici est liée au Pliocène, la phase finale de l’ère tertiaire, qui a commencé il y a environ 5,5 millions d’années. À cette époque, le squelette montagneux de l’Italie s’était déjà formé, contrairement aux plaines qui étaient encore submergées. En particulier, dans le nord de l’Italie, toute la région de la vallée du Pô, ainsi que les collines de Monferrato, Bassa Langa et Roero, semblaient être recouvertes par la mer Adriatique ; la mer, ne trouvant aucun obstacle, s’est élargie en un large bras de mer, jusqu’à « mouiller les orteils » des Alpes, formant ce que l’on appelle le Golfe du Pô. Des eaux tropicales, chaudes et peu profondes, peuplées des formes de vie les plus variées : éponges, oursins, coraux, étoiles de mer, et des centaines d’espèces différentes de mollusques, qui nous ont laissé de magnifiques coquillages. Et aussi des dauphins, des requins, dont les dents sont encore acérées, et des baleines bleues, qui ont rempli les champs et les vignobles de leurs os gigantesques.

Mais les « Terre dei Santi » racontent aussi le « sequel » de l’histoire, c’est-à-dire le passage du milieu marin à la savane, qui s’est produit il y a environ 1,8 million d’années. Cette période, définie comme « villafranchienne » par Villafranca d’Asti, localité où se concentrent de nombreuses découvertes d’animaux terrestres, a connu une régression constante de la mer, accompagnée du dépôt de sédiments continentaux et de l’affleurement des fonds marins. Des mastodontes rhinocéros, des cerfs géants et des bisons ont commencé à peupler, avec de nombreuses autres espèces, la terre, où poussaient entre-temps des saules, des chênes, des hêtres, des charmes et des magnolias. Ce n’est qu’en 1880 qu’un grand squelette de rhinocéros préhistorique a été découvert dans la région de Dusino San Michele, suivi de nombreuses autres découvertes de fossiles d’origine terrestre et marine dans les environs, entre Roatto, Cortandone et Capriglio.

Un passé étonnant… à la portée des VTT et des chaussures de randonnée.